Chap 5-2
...Suite de Gardien...
(comme d'hab, 'pas gaffe au fautes et à la syntaxe ^^)
-Un devoir-
286eme, 16 Septim, Année 5, Ethanord, Mi journée, Nimésis
Une
sensation étrange, de n’être plus lui-même, de ne plus se trouver en milieu
connu, d’avoir définitivement dit adieu à ce qu’il fut auparavant, que rien ne
serait plus pareil à présent. Ce sentiment s’empara de lui juste une fraction
de seconde, mais cela suffit. Dorénavant il devrait accepter cette évidence, et
cela l’effrayait. On lance une pierre dans un étang ; l’eau ondule et le
caillou sombre doucement… Puis tout redevient calme. La pierre rejoint les
autres au fond, et l’eau retrouve sa surface lisse et parfaite. L’étang parait être
toujours le même, néanmoins il est à jamais changé.
Et
si ces pensées philosophiques ne firent que lui effleurer l’esprit, c’est tout
simplement parce qu’il venait de se rendre compte de quelque chose d’autre, et
dans un sens cela le rassura légèrement. Ce David Houssjesaispastropquoi ne
l’avait pas emmené en Enfer.
Ça non !
Jamais, non jamais il n’aurait pu
faire aussi foutrement froid au royaume d’Hades !
Pendant
ce voyage qui ne dura au plus que quelques secondes, il eut l’impression d’être
transformé en raie lumineuse, et crut même un moment entrevoir des étoiles.
Lorsqu’il prit la main de l’homme, une onde transversale et longitudinale à la
foi força son corps à se disloquer. Il se vit scintiller de plus en plus,
jusqu’à devenir extrêmement éblouissant, comme s’il allait se désintégrer. Puis
cela se produit. Il ne vit plus que du blanc autour de lui, puis les couleurs
revinrent rapidement. Mais la toile n’était plus la même.
Le
choc du vent glacial qui lui frappait le visage soudain, ne fut absolument rien
à coté de ce que ses yeux lui présentèrent. Durand un instant, il pensa se trouver
en plein dans une pièce de théâtre, où l’on aurait voulu représenter une scène
se déroulant au moyen age, à l’époque du fer et du bois, des marteaux allant
frapper l’acier et le bronze, des hommes chevauchant les bêtes, et des grands
palais et forteresses de pierres. Il repensa à certains films comme « Willow » lorsque sa vue se balada sur la rue qui lui faisait face. Les
trottoirs qui bordaient communément les allées semblaient inexistants, ainsi
que la route. A la place siégeaient des pavés de pierres, à demi recouvert de
terre et de sable où poussent à certains endroits quelques brins d’herbes. Ses
anciens cours d’histoire du collège resurgirent dans son esprit à la vue
ensuite des bâtiments qui formaient cette voie. Les habitations étaient bâties
en colombages, et chaque étage en encorbellement. Si bien que si deux demeures
se faisant face possédaient chacune plus de trois étages, les gens qui y
vivaient avaient la possibilité de se serrer la main par la fenêtre du plus
haut niveaux. Ceci étant accentué par la faible largeur de la rue. Il lui
semblait avoir déjà observé ce genre de battisse en Alsace et plus précisément
à Strasbourg, ou bien même à Troyes, ces villes ayant étaient que partiellement
atteinte par l’élan destructeur des deux guerres mondiales et possédant encore
ainsi des vestiges architecturaux de l’époque médiévale. Un brouillard très
épais provoqué par le froid l’empêchait de voir précisément ce qui l’entourait
mais il remarqua tout de même une espèce d’épicerie à sa gauche, dont le propriétaires
notait des prix sur une grande ardoise trônant à l’entrée de son magasin, et à
sa droite une autre rue semblable à la précédente, mais dont deux grandes tours
imposantes et faites de pierres surplombaient toutes les autres maisons autour.
Daniel crut une minute qu’il hallucinait, qu’il se trouvait encore dans son lit
sous toutes ses couvertures. Néanmoins tout paraissait tellement réel que son
cœur failli le lâcher. Il recula sans s’en rendre compte, et manqua de déraper
en arrière, mais Houssekof le rattrapa avec son bras.
« Doucement… »
Daniel
voulut le repousser mais le froid qui l’agressait le paralysait complètement à
présent et il se cambra instinctivement en croisant ces bras grelottant. Il
désirait partir de cet enfer glacé, retrouvait la chaleur de sa petite vie et y
rester à jamais.
Selon
la physique actuelle, remonter le temps se trouvait être techniquement
irréalisable car la génération de trou noir dépassait les connaissances des
chercheurs terriens. Mais avec ce qu’il avait vécu précédemment, il s’attendait
à tout. David s’éloigna de lui, pour rejoindre l’arrière d’une habitation, où
se tenaient plusieurs tonneaux de bois et des caisses délaissées à la rue. Il
ouvrit discrètement l’un des barils et en sortit une robe brune, semblable
(mais plus courte) à la sienne. L’homme la tendit à Dani, qui tremblotant, le
fixa avec méfiance, puis l’attrapa tout de même. Elle était faite d’un tissu
qui ressemblait à de la laine, mais en plus doux et plus chaud, un peu comme
les anciennes toges à l’époque de la civilisation romaine, ou comme les grandes
robes qu’arboraient les Samouraïs au japon dans le passé. Houssekof l’aida à la
mettre. Dani ferma les boutons et remarqua qu’elle lui arrivait jusqu’au bas
des jambes, et se demanda quelle allure il affichait ainsi. Il rentra ses mains
dans les manches très larges de sa robe, cette dernière le soulageant beaucoup
du vent glacé.
« On
va marcher un peu… J’ai plusieurs choses à t’expliquer. »
Daniel
acquiesça par reflex et ils partirent en direction de la rue de droite, dominé
par les grandes tours de pierres. Toujours émerveillé et anxieux, le garçon
remarqua le grand nombre de personnes dehors malgré le froid. La plupart
portaient des manteaux de fourrures de toute sortes, ou bien des robes
semblables aux leurs. La chose étonnante était que personne ne semblait gêné
par le climat glacial qui lui gelait les os. Tous évoluaient sans s’en soucier,
oeuvrant à leurs activités diverses. Et cette présence de populace engendrait
un certain bordel sonore, un peu comme dans les rues de Reims. L’homme à ces
coté eu un sourire rapide en regardant Daniel.
« Contrairement
à ce que tu pourrais penser, Ethan est très vivante. » Dit David comme
s’il avait lu les pensées su jeune homme.
Ethan
Le
garçon écarta encore une fois la neige de son visage et releva sur sa tète la
capuche de sa robe. Tout en continuant de marcher et d’observer ce
« nouveau monde », il tourna plusieurs fois ce mot dans sa tète.
Après avoir dépassé un pont en dessous duquel s’écoulait un petit canal, ils
arrivèrent à une grande place, à peu près de la taille de la « place du
capitole » à Toulouse. Elle était bordée de commerces divers. Armureries,
épiceries, prophète (ce qui le fit penser à sa mère), boulangeries et
pâtisseries, et autres. En son centre se trouvait installer un marché permanent
tout en bois autour duquel s’amassait une foule de personne désirant remplir
leur garde-manger. Sur la partie Est de la place trônait une immense estrade,
ressemblant à une scène surélevée où les groupes de rock, ou bien les acteurs
de théâtres, faisaient leur show. Cette estrade
Certainement
pour les discours et les grandes occasions
Possédait à ses extrémités deux
gigantesques statues de pierre polie, qui embrassaient les nuages. Chacune
représentait un homme majestueux et couronné, tout en armure, tenant une épée
le long de son corps devant lui. Il les admira quelques instant, bouche bée,
puis Houssekof lui fit signe de le suivre. Ils contournèrent le marché et
s’assirent sur les marches de ce qui semblait être une auberge-hotel. En face
d’eux les gens se promenaient, achetaient, faisaient des affaires, et Daniel
eut le sentiment qu’il allait aimer ce lieu à l’avenir. Un attelage de
charrette passa face à eux et s’arrêta devant une boutique qui visiblement
vendait différentes mixtures et alcools. Le chariot en première position était
tiré par deux espèces de gros loup qu’on aurait croisé avec des moutons, vu la
quantité et l’épaisseur de fourrure brune qu’ils possédaient. Ils rugirent en
s’immobilisant, manifestement ravis que ce calvaire soit terminé. Dani n’avait
jamais vu auparavant ce genre de « monstre » et resta encore une fois
pantois devant eux. David voyant avec exaspération que le garçon taciturne
n’osait pas poser de questions, prit la parole de nouveau.
« Bienvenue
sur Nimésis. Et plus précisément en Ethanord, région au climat froid comme tu
as pu le remarquer. Ici c’est Ethan, « capitale » en quelques sortes
de cette région. Nous sommes à quelques milliers d’années lumières de ton
jardin, ce qui en fait n’est pas très éloigné, question de point de vue quoi.
Nimo et la Terre ont toujours étaient très liées, et par la magie, et par
l’histoire. Et cela malgré le fait que les terriens ignore l’existence de la
planète où nous nous trouvons maintenant. Ces ignorants refuseraient d’accepter
la vérité de toute façon ».
A
ce moment Daniel perçut une certaine colère dans les yeux de son
« guide ».
« C’est
incroyable…Tu découvre une nouveaux monde et tu ne me pose même pas de
questions…Tu es le premier gars qui réagit ainsi. Enfin ce n’est pas bien
grave. »
Dani
haussa les épaules.
« Faut
pas croire je suis vraiment impressionné…seulement j’ai l’habitude de ne pas
montrer mes sentiments… je crois. «
Houssekof
acquiesça compréhensif et reprit.
« Enfin
bref les nimésiens découvrirent la Terre il y a un deux bons milliers d’années
au cour d’une expérience ratée. Ceci fut le plus grand événement dans
l’histoire de Nimo et les grands mages commencèrent à vouloir s’y rendre pour
explorer et pour en apprendre plus sur ce nouveau monde. Hélas ils remarquèrent
vite qu’ils pouvaient seulement envoyer là haut des objets de petite taille, ne
dépassant jamais la taille d’une main. Et ce n’était pourtant pas l’énergie
magique, appelé plus communément mana,
Il a apprit
son texte ou quoi ?
qui leur manquait…Frustrés et
bloqués, ils tentèrent donc de découvrir ce qui empêchait le transfert de
matière vers la Terre. Un jour ils voulurent envoyer une petite pierre polie
vers la Terre à partir de Corail, la plus grande cité de recherche mystique de
Nimo, mais la pierre refusait obstinément de « glisser » vers le
nouveau monde. Or les sages étant resté en Ethanord, réussissaient eux toujours
à effectuer des transferts. Je ne vais pas te raconter tous les détails, mais
en gros l’ordre des Grands Mage découvrit bien vite que les transferts ne
pouvaient se faire que sur Primil, le continent où se situe l’Ethanord. Puis
après d’autres recherches, ils discernèrent un « couloir » qui
reliait la Terre et Nimo, permettant le passage de matière via une intervention
magique. De même ils en conclurent que sur Terre, le transfert de matière
devait être limité à une certaine zone. Et le centre de cette zone est
précisément Reims. La découverte du « couloir » produit une grande
émulsion dans le milieu mystique, comme tu peux l’imaginer. Les nimésiens
furent vite informé de cette découverte et contrairement à ce que l’on aurait
pu penser, cela ne créa aucune émeute de panique ou de contestation. Néanmoins
restait toujours le problème de la « quantité de matière »
transférable. Car pour le moment personne n’avait pu se rendre sur la
Terre. »
Daniel
l’écoutait, de plus en plus fasciné, et l’envie de rentrer chez lui et de crier
au monde tout ce qu’il avait appris grandissait en lui.
« Les
semaines passaient et les recherches continuaient, par tâtonnement. Le centre
d’étude était à présent le « couloir » et les plus grands mages et
sorciers, ainsi que deux ou trois nécromanciens célèbres, y consacraient tout
leur temps. Ce blocage de matière obsédait les esprit et par le plus grand des
hasard, un soir parmi tant d’autres, un jeune garçon résidant dans l’Erin, une
région voisine de l’Ethanord, et qui s’apprêtait à aller se coucher, aperçut une lueur vive s’échapper d’une
grande statue, que tout le monde considérait autre fois comme un simple vestige
du passé. Il en parla à son père, qui en fit rapport au chef du village, qui
lui même en fit part au grand chancelier de l’Erin. Celui-ci, submergé par les
rapports de la guerre en Soriale, ce dont je te parlerais une autre fois,
trouva le temps d’en faire part à la Magika la plus proche. Trois jours plus
tard, quelques disciples en apprentissage reçurent l’ordre d’aller inspecter
cette statue. Et ce qui semblait n’être au départ qu’une simple petite mission
de routine, se transforma vite en « Grande découverte » sur les
rapports. En effet, cette simple statue, bien que haute de huit mètre et qui
représentait une femme pleurant un amour perdu, se trouvait être à la base de
ce qui empêchait un transfert important de fluide vers la Terre, comme un homme
par exemple. Cet édifice renfermait l’âme de la toute première Gardienne du
« couloir ». Après être entré en communication avec cette âme, les
mages apprirent d’elle que son but était d’empêcher les terriens et nimésiens
de pouvoir un jour se « mélanger ». Tout d’abord parce que les
sorciers des temps passés dont nous avions perdu toute trace et écrit, d’où tu
l’auras compris l’oubli dans les limbes du temps de cet autre monde, avaient
jugé que la Terre et Nimésis avaient choisi des chemins d’évolution trop
différent et qu’il serait dangereux pour ces deux civilisations qu’elles entre
en contact, et ensuite pour éviter tout débordement politique et économique
entre ces deux monde très différent. Seuls des transferts d’objets et
d’artefacts furent alors autorisés. Bien sur la Gardienne mourut de vieillesse,
et son âme fut scellée dans cette statue, pouvant ainsi garder à jamais le
couloir. Evidemment cette Gardienne dont nous ignorons le nom vivaient il y a
plus de dix mille ans sur Nimo. La guerre sombre ayant tout ravagé, ainsi que
les textes et les connaissances, la présence de cette Terre fut oublié, pour
être redécouverte il y a deux mille ans. Elle autorisa néanmoins à un nimésien
de se rendre sur Terre et de rapporter un rapport sur Nimésis, mais ceci se
trouve aussi être une autre histoire. Mais voila à présent ce qui te concerne
toi. »
Les
informations rentraient péniblement dans le crâne de Daniel.
« Il
y a mille six cents ans, la statue où l’âme de la gardienne était scellée, que
l’on nommé la Gardera, fut hélas détruite. Ceci causa un grand trouble dans
l’ordre mystique, et des décisions devaient être prises, car à présent le
couloir n’était plus défendu. Primil est découpée en cinq grandes régions,
l’Ethanord, l’Erin, Ambre, Ellenita, et Soriale. Soriale n’étant pas dans la
zone du couloir, le problème était réglé pour cette région. Mais les quatre
autres devaient être défendues si jamais certaines personnes tentaient
d’emprunter ce couloir magique. On remarqua bien vite qu’une personne utilisant
le couloir émettait pendant quelques temps après le transfert une aura
spécifique. Chaque grande région dota alors un nimésien, ou un terrien
spécifiquement choisi, en général une personne réceptrice à la magie, de la
capacité de détecter cette aura. Cette personne aura pour rôle de neutraliser
toute personne empruntant le couloir illégalement, dans la région à défendre
qui lui est délégué. Ceci se perpétue depuis mille cinq cents ans…Et c’est ici
que tu interviens.